Depuis quelques années le développement des dispositions en îlots dans les salles de classe encourage le travail en autonomie. Que les élèves soient en phase de travail individuel ou en groupes, il peut être utile de développer un système de communication non-verbal qui leur permette d’exprimer leurs besoins. De nombreux outils d’accompagnement à l’autonomie peuvent alors s’imaginer : kits de survie d’outils linguistiques, marque-pages phonologiques ou méthodologiques, feux tricolores et tétraèdres et bien d’autres encore.
L’article ci-dessous a vocation à proposer quelques ressources testées par des enseignants de l’académie pour favoriser le travail en autonomie.
“The Traffic Light System’ :
Proposition testée par Clarisse Allée
Ce système, proposé par Dangita-78 sur le site TES, met à disposition des élèves un jeu de 5 cartes plastifiées.
- Principe de fonctionnement: chaque élève dispose d’un jeu de 5 cartes (feux tricolores + true & false) sur sa table. Ce jeu de cartes est à plastifier, couper et attacher ensemble avec un anneau porte-clé. Il peut être ensuite ficelé à chaque table pour être utilisé par toutes les classes et les niveaux. Il peut également être distribué à chaque élève pour un usage interdisciplinaire.
- Mise en œuvre pédagogique: Mme Allée utilise ce système de feux tricolores pendant les périodes de travail individuel. Chaque feu correspond à une situation de l’élève:
- vert pour “je comprends”;
- orange pour “je cherche une solution”;
- rouge pour “j’ai besoin de l’aide de quelqu’un”.
Ce système permet donc de connaître rapidement le degré de compréhension des élèves. L’enseignant ou les élèves tuteurs de la classe (élèves qui ont terminé le travail demandé et se portant volontaires pour accompagner leurs camarades) peuvent alors rapidement identifier quels élèves ont besoin d’aide. Ce fonctionnement permet à l’élève de se situer au sein de son groupe ou de sa classe, au tuteur d’optimiser son intervention, au professeur d’évaluer l’avancement de son groupe et à la classe de travailler dans une atmosphère calme.
- En début de séance, en guise de rebrassage, les cartes true & false permettent de mener un quiz rapide avec le groupe-classe. Ce fonctionnement, proche d’un quiz numérique de type Kahoot ou Quizziz, est très rapide à mettre en place.
- En fin de séance, l’outil permet d’initier une phase d’auto-régulation grâce à la question: ‘How do you feel about today’s lesson?‘. En effet, ce type de réflexion métacognitive*, qui se retrouve en version numérique avec l’application Socrative, est utile pour encourager la réflexion des élèves sur leurs apprentissages et permet d’évaluer l’efficacité des méthodes d’enseignement mises en œuvre.
Traffic Light Cards – PDF
Traffic Light Cards – DOC
Les “Tétra Aides”:
Proposition testée par Corinne Chalmin
Initiés par Bruce DEMAUGÉ-BOST, enseignant en école primaire, les “Tétra Aides” sont plébiscités depuis de nombreuses années pour le tutorat et l’enseignement en groupe.
- Principe de fonctionnement: chaque élève ou chaque groupe dispose d’un Tétra Aide pour indiquer à l’enseignant et à ses camarades sa situation face au travail via le pointage d’une couleur au sommet de l’outil :
- tout va bien (VERT)
- j’aide un camarade ( BLEU)
- j’ai une question non urgente (JAUNE)
- j’ai besoin d’aide au plus vite (ROUGE)
- Mise en œuvre pédagogique: ce système permet de faciliter la communication non verbale en classe. Les enseignants qui ont adopté ce fonctionnement relèvent plusieurs avantages indéniables:
- une autonomisation des élèves : les apprenants prennent du recul sur leur tâche en cours et expriment leur état de réflexion. Ce processus métacognitif* est déjà un bénéfice en soi par le fait qu’il incite l’élève à se situer et évaluer son degré de réussite. Le choix entre la couleur JAUNE et ROUGE permet notamment d’évaluer son degré de dépendance vis à vis de l’enseignant;
- une responsabilisation de l’élève: les apprenants n’ont plus besoin de garder la main levée pour signifier leur appel à l’aide. Ils peuvent ainsi se consacrer à d’autres tâches en attendant la venue de l’enseignant ou du tuteur;
- une décentralisation de l’enseignement: les élèves qui ont terminé ou maîtrisé une tâche peuvent aider leurs camarades sans passer par le professeur. Le tutorat** se met en place efficacement pour un enseignement moins frontal et différencié;
- une baisse du volume sonore: les élèves n’ont plus besoin d’appeler l’enseignant à voix haute incessamment.
- Ressources: de nombreux enseignants se sont emparés de cet outil. Il est possible d’en fabriquer soi-même ou d’en acheter tout faits:
- Une page Padlet y est dédiée;
- Une enseignante d’anglais a rédigé un article sur son expérimentation;
- Un professeur de Technologie a partagé son fichier pour imprimante 3D sous licence Creative Commons;
- Postclass propose de produire et vendre des Tetra-Aides en bois;
- un fil Twitter permet de suivre l’actualité liée à ce sujet.
* pour aller plus loin sur le concept de métacognition, il est possible d’écouter l’émission de France Inter consacrée à ce sujet.
** pour approfondir la réflexion sur le concept de tutorat, nous vous proposons de consulter l’article des cahiers pédagogiques consacré à ce sujet et s’appuyant sur une réflexion issue du collège Guynemer de Montbéliard.