La mémorisation tient une place importante en cours de langues.
Selon Antoine de la Garanderie : « Je retiens si j’ai le projet de m’en resservir plus tard». C’est un geste mental qui développe une compétence transversale. La «représentation mentale » et la « mise en projet » sont les clés de la réussite de la mémorisation.

Le Groupe d’Expérimentation Pédagogique Langues a fait de la mémorisation son objet d’étude pendant l’année scolaire 2016-2017. Des enseignants de l’académie de Versailles ont mené des expérimentations en classe qui font appel à des outils numériques.

Le but n’est pas de présenter ces outils numériques comme un remède miracle contre l’oubli mais plutôt de montrer à l’aide des expérimentations, dans quelle mesure le numérique permet de créer des situations d’apprentissage efficaces qui peuvent considérablement améliorer la mémorisation chez nombre d’élèves. En effet, si l’oubli relève bien d’un processus naturel, les outils numériques permettent des reprises ponctuelles et personnalisées, espacées dans le temps et sans contrainte spatiale.

Dossier proposé sur le portail Langues de l’académie de Versailles.

Comment les élèves apprennent-ils ?

Lorsqu’on leur demande comment ils apprennent, les élèves répondent presque tous la même chose : « il faut écouter en classe, prendre des notes, relire ses notes encore et encore en soulignant les choses importantes ». Cette stratégie populaire chez les élèves, relativement efficace à court terme, ne permet pas de mémoriser à long terme et ne sert donc pas le « projet de s’en resservir plus tard ». Mathieu Gagnon, enseignant en psychologie et chercheur en psychologie éducationnelle au Québec explique que « se souvenir, ce n’est pas rechercher l’information, mais la reconstruire ».

Pour expliquer aux élèves les principes de la mémorisation, plusieurs stratégies ou étapes, incluant des notions de temps et d’espace, peuvent être proposées aux élèves. Le numérique peut alors se révéler d’un grand secours.

– Inviter les élèves à relire le cours, pré requis nécessaire, sans pour autant y consacrer trop de temps sans grande efficacité à terme.
– Leur demander de redire l’ensemble, la notion, le processus, le théorème… sans notes et avec leurs propres mots pour vérifier qu’ils ont compris.
– Leur suggérer de faire une fiche avec les grandes lignes (sous forme de titres) de ce qu’ils doivent retenir. Trop d’élèves relisent le cours sans savoir ce qu’ils doivent vraiment apprendre.
– Les amener à enrichir cette fiche d’indices (pas de réponses, mais des mots clés, des dessins… qui constitueront autant de repères pour la mémoire en phase d’apprentissage)
– Leur proposer des flashcards/cartes mémoire pour qu’ils s’entraînent à reconstruire l’information à partir de ces supports. Papier ou numériques, proposées par le professeur ou à créer eux-mêmes, elles vont leur permettre de se tester. C’est lors de cette phase de test que l’apprentissage est le plus efficace.
– Les encourager à espacer les temps d’étude : les périodes doivent être courtes et espacées dans le temps pour leur permettre d’oublier et ainsi mieux reconstruire l’information.
– Les inviter à s’entraîner dans différents endroits

Si vous souhaitez approfondir cette thématique, nous vous invitons à suivre la conférence en ligne « Jean-Luc Berthier : Cognition de l’apprenant : quelle place pour le numérique ? », présentée lors du séminaire académique « Numérique et neurosciences », qui s’est tenu le 10 mars 2017 au Salon Eduspot à Paris.

Jean-Luc Berthier : Cognition de l’apprenant : quelle place pour le numérique ?