Stage SE 15/11/07

 

A.1      La section européenne : Quelles sont les finalités, les contenus et l'esprit de cette formation ? Quelle fonction pour la langue vivante ?

                        Intervenant : Jean-Pierre Gaberel

 

Les sections européennes sont des sections et non des classes : il faut donc que des élèves venant de filières différentes puissent ‘matériellement’ se regrouper, ce qui suppose des alignements d’horaires et des aménagements suivant les DNL. Ceci n'est pas toujours facile, par exemple en DNL scientifique lorsqu'il n'y a pas suffisamment d'élèves en SE pour faire une classe complète et qu'un TP et donné en français alors que l'autre l'est en anglais.

                                                                    

1)      finalités          - 1er objectif : Faciliter la formation du plus grand nombre d'élèves à un niveau proche du bilinguisme  

L'objectif,  inspiré par l'exemple des sections internationales qui comptent entre 25 et 50 % d’élèves étrangers, était ambitieux, on s’en est rendu compte et depuis 1992 la finalité de l'enseignement des langues a évolué. Avec une accélération depuis l'introduction du Cadre Européen Commun de Référence. (Voir A2)  

 

Au risque de simplifier et pour rassurer les professeurs de DNL on peut dire que l'objectif de l'enseignement des langues n'est plus de faire de nos élèves des petits bilingues mais de les amener à acquérir les capacités langagières nécessaires pour comprendre et s’exprimer dans une langue étrangère dans le but de COMMUNIQUER et de MENER à BIEN des TACHES.

Il n'en demeure pas moins que l'objectif était bien, à l'époque de la création des sections européennes, d'améliorer les compétences des élèves à la communication orale dans une langue étrangère.

 

- 2ème objectif : Acquérir une connaissance approfondie de la culture des pays étrangers.

Il s’agit là du 2ème volet de la SE, l’ouverture culturelle.

 

Comment atteindre ces objectifs :

 

2)      Les contenus en lycée.

 

a) Concernant le premier objectif : communiquer

Les textes fondateurs prévoient l'enseignement, dans la langue de la section, dans la première langue ou la deuxième langue, sur l'horaire normal, de tout ou partie du programme d'une ou plusieurs disciplines non linguistiques  L’enseignement de la DNL est donc prévu dans les textes comme devant se dérouler sur l’horaire normal de la discipline. Aucun nombre d’heures n’est d’ailleurs spécifié.

En pratique, le chef d’établissement accorde souvent une heure de plus pour la DNL afin de ne pas pénaliser les élèves qui vont passer l’épreuve du baccalauréat dans une discipline qui peut parfois recevoir un fort coefficient. On peut également mettre à profit cette heure supplémentaire pour mettre en place des activités qui mettent les élèves en situation de communication, de recherche, d'autonomie.

En outre, le Bulletin officiel du 22 février 2007 donne la liberté au niveau d’une académie, d’un établissement ou d’un réseau d’établissements d’octroyer un volume horaire global à des actions liées, entre autres, à des projets interdisciplinaires, des actions encourageant l’usage des TICE, des approches pédagogiques innovantes ou des activités axées sur l’ouverture européenne ou internationale. L’octroi de ces heures reste bien sûr à négocier par les enseignants.

Les DNL sont choisies "en fonction de la possibilité qu'elles offrent aux élèves de développer leurs capacités en terme de réflexion et d'échange d'idées, tout en se familiarisant avec la culture du pays concerné : histoire, géographie, économie par exemple, sans exclure les mathématiques ou les autres disciplines scientifiques"  L'académie de Besançon est de ce point de vue atypique.

 

Ce dispositif suppose donc que des professeurs volontaires se proposent et soient recrutés. (Certification complémentaire). Qu’ils soient ici remerciés pour leur contribution. Ils ont toute la considération de leurs collègues linguistes.

 

Autre conséquence du dispositif : la langue n'est plus l'objet d'étude mais le véhicule de la communication. C’est dans ce sens que les sections européennes ont préfiguré l’évolution à laquelle on assiste depuis une dizaine d’années.

 

Un rapport de l’inspection générale précise que

 

Les professeurs de langues et de DNL doivent axer leur travail sur la communication orale ; ils doivent susciter dans la classe une véritable situation de communication.  La relation pédagogique traditionnelle s’en trouve modifiée. De sorte que le professeur de DNL doit avoir une formation à ces stratégies nouvelles. Il est la personne ressource, l’animateur plus encore que dans son rôle traditionnel. Il épouse ici la conception de travail du professeur de langue ‘vivante’, en travaillant sur du matériau authentique, en construisant le savoir avec ses élèves, dont la curiosité doit être le moteur puissant de l’action collective d'apprentissage. Dans ce dispositif, la langue est pratiquée d'une manière renforcée. (Rapport IG)

 

(Opportunités offertes par les programmes européens. Stages nationaux Profs de DNL. En décembre en général) : faire une vraie lettre de motivation que l’on joint au dossier, ne pas se contenter des 2 ou 3 lignes  prévues dans le dossier)

 

 

b) Concernant le deuxième objectif, l’objectif culturel

 

Les textes fondateurs prévoient que « Les sections européennes auront vocation à organiser des activités culturelles en langue étrangère et dynamiser les échanges internationaux de l'établissement (échanges de classe, projets pédagogiques communs, contacts avec les enseignants des pays partenaires)

Ces sections ont donc vocation à rayonner sur l'ensemble de l'établissement. Les activités organisées peuvent profiter aux autres élèves. Il va sans dire que toutes ces actions sont à inscrire dans le projet d'établissement.

 

L'échange doit s'inscrire dans le projet de la section européenne de manière forte. Il doit y avoir cohérence entre les activités réalisées en préparation, pendant et après l'accueil et le séjour chez les correspondants, (ou le voyage d'étude)

 

Les textes ont prévu une évaluation finale. (voir A3) Concernant l'évaluation en cours d'apprentissage, une évaluation chiffrée est prévue en contrôle continu de terminale. C'est la seule évaluation chiffrée prévue. On n'est pas tenu de donner des notes en section européenne et il est conseillé de s'en abstenir.  Les travaux sont essentiellement des travaux de recherche, les prestations sont essentiellement orales, la relation professeur élèves est modifiée. Il convient de mettre en place d'autres façons d'évaluer.

De plus, Dans le cas de groupes de TP travaillant en parallèle en français et en anglais par exemple, il sera difficile de réduire les disparités et de trouver des critères d'évaluation affinés et équitables.

 

3)      Conclusion :

 

Les heures de sections européennes sont donc des moments où l’on communique et où l’on se cultive. Priorité à l'oral, aux travaux de groupes, au projet, à l'autonomie, à l'exposition à la langue, grâce aux TICE, à l'assistant, au recours à des supports et à des situations de communications authentiques.

 

On a beaucoup de chance quand on enseigne en section européenne. On a en général des élèves motivés, volontaires et qui ont du potentiel. Il faut donc en profiter pour travailler dans l'esprit de cette formation.

 

Il faut aussi profiter de la situation privilégiée d'être dans deux disciplines à la fois pour s'enrichir. Cela est valable pour les enseignants comme pour les élèves.